Comment une lettre peut changer un métier

Jean skinny, veste, baskets blanches et 50 cartes de visite dans la poche, je ferme la porte de chez moi bien décidé à arroser l’ensemble des networkers de mes coordonnées. Ce soir, je me vends !

A 19h15 précise, dans l’ascenseur de la tour Skye, je prends cinq fois ma respiration. Je sors les mains de mes poches, prêt à dégainer mes cartes. Je jette pour la dernière fois un œil sur mon pitch. Je suis prêt. Ce soir, je me vends !

J’entre dans l’arène. Brouhaha, chaleur, tous serrés. Cible en vue. J’y vais. Ce soir, je me vends !

Seul, une bière à la main. C’est sûr il m’attend. Je m’approche, sourire affirmé.

C’est parti !

- Bonsoir ! Elles sont fraîches les bières ?
- Oui. Vous venez pour la bière ?
- Effectivement, c’est important. Mais j’aimerais aussi savoir ce que vous faites.

Cédric a fondé sa start-up. Ses objets connectés cartonnent. Il vient de réussir sa deuxième levée de fonds. Maintenant, il cherche des partenaires.

- Et vous ?

Quelques questions. Bingo ! Il m’explique qu’il a besoin de transformer le pilotage de son business et améliorer sa stratégie. J’y suis. Je sors mon pitch. Ce soir, je me vends !

- Vous connaissez le pricing ?
- Vous êtes dans le pressing ? C’est bien ça ! Vous montez une franchise ? 

Sueur froide

Décidément, il y a toujours beaucoup trop de bruit dans ces soirées. J’ai juste pu entendre le dernier mot. Mais pourquoi il me parle de franchise ?

- Non. Je suis un indépendant.
- Alors vous faites ça tout seul ?
- Benh oui.
- Entre le fer à repasser de ma grand-mère et les nouvelles technologies, il y a vraiment eu beaucoup d’évolution dans le pressing. C’est un secteur en plein développement. 

Une perle de sueur coule le long de mon front.

Je revois ma grand-mère repasser.

Je revois ma mère repasser.

Je me revois repasser.

Le trou noir.

Merci Betty

Alors je me souviens de ma correspondante anglaise, Betty, qui se plaignait des tarifs de pressing. Puis de where is Brian ? Et de mon plus bel accent britannique, en essayant de dépasser les décibels du vacarme je lui hurle :

- C’EST CA, JE FAIS DU PRICING, JE REPASSE LES PRIX. 

Avec un rictus timide, il comprend le quiproquo et nous éclatons de rire.

De temps en temps je le chambre encore avec cette petite histoire. Aujourd’hui le pricing n’a plus de secret pour lui, mais le pressing… c’est une autre histoire. Désolé Cédric.

Si vous aussi, vous souhaitez en savoir plus sur le pricing : https://www.prism-up.com

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